Les applications Facebook et Whatsapp sont de loin les plus consultées par les jeunes au volant.
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Plus d’un jeune sur cinq (23%) ayant un smartphone l’utilise au volant au moins une fois lors de chaque trajet, ressort-il d’une enquête de l’Institut belge pour la sécurité routière (IBSR) présentée mardi. Les réseaux sociaux connaissent un très grand succès lors de la conduite. Forts de ce constat, l’opérateur télécom Telenet et l’IBSR ont lancé une campagne, intitulée «smart phones, smart drivers», afin de sensibiliser ce groupe cible aux dangers du GSM au volant.
Il apparait également que 6% des jeunes utilisent systématiquement plus de trois fois leur smartphone par trajet. De manière générale, plus de huit personnes interrogées sur dix l’utilisent occasionnellement alors qu’ils conduisent.
Plus de la moitié des personnes sondées (51%) prennent leur GSM en main lorsqu’elles sont arrêtées à un feu rouge ou un passage à niveau, ce qui est interdit. Cela nuit en outre à la mobilité et la fluidité du trafic, les conducteurs redémarrant beaucoup plus lentement. Et un tiers des automobilistes le font également dans les embouteillages, ce qui cause probablement de nombreux accrochages, alors qu’ils sont 9% à le faire sur autoroute.
Ceux qui utilisent leur téléphone au volant le font pour lire un e-mail ou un SMS (66%) ou pour en envoyer un (64%). Cela concerne 69% des jeunes, contre 63% des 34-55 ans. Or, un tel acte au volant multiplie par 23 le risque d’accident, rappelle l’IBSR, dont la première campagne sur le sujet date déjà de l’an 2000. Un peu moins de la moitié des personnes interrogées (45%) reconnaissent par ailleurs téléphoner encore sans kit mains libres.
Un conducteur sur douze est distrait au volant, la plupart du temps à cause du GSM, et, lorsqu’il l’est, cela dure pendant 25 à 30% de son temps de conduite. La distraction est à la fois visuelle, physique, auditive et cognitive. Elle peut causer des freinages brusques, une diminution de la vitesse, une cécité d’attention, un temps de réaction accru et une conduite en zigzag. Cela a un effet similaire à quatre bières, résume Karin Genoe, la CEO de l’IBSR.
Facebook (21%) et Whatsapp (19%) sont de loin les réseaux sociaux les plus consultés par les jeunes au volant, devant Instagram (9%) et Snapchat (8%).
Mais ce phénomène ne s’arrête pas à la voiture. Il concerne également les cyclistes, qui sont 20% à utiliser leur smartphone pour téléphoner ou envoyer un SMS alors qu’ils se déplacent sur leur vélo.
Telenet (et sa filiale Base au sud du pays, NDLR) et l’IBSR ont dès lors lancé une campagne à l’attention des jeunes, notamment en utilisant des slogans tels que «De Soignies à Durbuy, Facebook, c’est fini! « ou «Pas de chat entre Namur et Ath! «. Elle sera diffusée en radio, sur des affiches distribuées notamment dans les maisons de jeunes et sur les réseaux sociaux. Les jeunes seront également sensibilisés lors des festivals cet été et via un site internet (rouleznonconnecte.be) où un concours de création de slogans leur permettra de gagner un week-end en minivan entre amis.
«La consommation de données mobiles double chaque année en Belgique», constate Telenet, qui souhaite qu’une telle démarche se fasse sans mettre en péril la sécurité routière. «Nous consacrons plus d’un quart de notre temps à autre chose qu’au trafic. Cette distraction entraîne de nombreux accidents. Les jeunes représentent un groupe à risque dans la circulation et ils sous-estiment souvent les dangers liés au trafic», déplore, de son côté, Karin Genoe.
Bientôt une appli pour empêcher le lancement des applications détournant l’attention de l’automobiliste
Pour les aider à ne pas être distraits de la sorte, une application, appelée FreeeDrive, verra le jour en septembre. Indépendante de l’IBSR, elle est actuellement testée par différentes entreprises, dont les responsables des flottes de véhicules peuvent vérifier quel usage en est fait par les travailleurs. Elle se connecte au réseau Bluetooth du véhicule et, une fois installée, elle se lance automatiquement.
Sur Android, elle ne permet plus aux applications distractives de s’ouvrir lorsque le propriétaire du smartphone est au volant. Il ne pourra ainsi pas accéder à Facebook ou Whatsapp par exemple. Se connecter à son GPS, via Google Maps, restera en revanche possible. Sur iOS, FreeeDrive empêchera le lancement des applications détournant l’attention de l’automobiliste lorsque celui-ci prendra son téléphone en main.
Belga.
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