Les montres intelligentes à la recherche de leur public

James Bond adorerait, les films de science-fiction auraient pu les imaginer, mais les montres intelligentes, présentées au salon IFA de Berlin, doivent encore convaincre le grand public de leur utilité, au-delà des accros à la high-tech.

© AFP

«Petit bijou», «voici mon cadeau de Noël», «woow !!». Sur Twitter, les commentaires élogieux de passionnés ont fusé au lendemain de la présentation officielle par Samsung de sa montre «Galaxy Gear». Les critiques aussi: trop grosse, inutile, design guère élégant…

Reliée au dernier smartphone du coréen par Bluetooth, cette montre de 74 grammes avec un écran de 4 centimètres prévient de l’arrivée d’un mail ou de notifications sur les réseaux sociaux, permet d’écouter de la musique, de faire des photos, de dicter des SMS et de passer des coups de téléphone. Bref, comme un smartphone, mais directement de son poignet, sans sortir son téléphone.

Comme le sont aujourd’hui les smartphones, «je pense que les smartwatches peuvent exactement de la même façon faire partie de notre mode de vie», souligne J.K. Shin, responsable de la division mobile de Samsung Electronics.

Plusieurs groupes avaient déjà fait un essai dans les montres connectées il y a plusieurs années. Mais la demande n’était pas là. Aujourd’hui, vu le nombre de fabricants dans les starting-blocks pour s’attaquer à ce marché, le succès pourrait suivre. D’autant plus que les marchés des smartphones et des tablettes commencent à saturer.

«On est de plus en plus en train de voir apparaître des appareils complémentaires qui font en sorte qu’on n’a plus à sortir son smartphone de sa poche», explique à l’AFP David Mignot, directeur général de Sony Mobile France. Le groupe japonais, qui a déposé le nom «SmartWatch», en lance en septembre une deuxième version, qui est waterproof.

Mais les montres connectées peuvent-elles devenir un objet du quotidien comme le sont nos téléphones ? Annette Zimmermann, analyste au cabinet Gartner, en doute.

«C’est encore un produit de niche et seulement une très petite fraction de consommateurs vont remplacer leur smartphone par une smartwatch dans les cinq prochaines années», explique-t-elle à l’AFP.

Actuellement, aucune des montres présentées ne fonctionne comme un smartphone autonome. Mais «même en complément d’un smartphone, le décollage de la demande sera limitée», ajoute Mme Zimmermann.

Selon l’analyste, le design, sur lequel l’hypothétique «iWatch» d’Apple est attendu, et le prix auront une importance décisive.

Les tarifs affichés sont relativement abordables, avec probablement 299 euros pour la Samsung, presque 200 euros pour la SmartWatch 2 de Sony, 180 euros pour la dernière G-Shock de Casio et 150 dollars pour la Pebble, créée grâce au financement des internautes.

“Aujourd’hui nous visons une clientèle de gens ultra-connectés et très actifs sur les mails et les réseaux sociaux, mais cela peut extrêmement vite» passer au grand public, comme les smartphones”, estime David Mignot.

D’après un sondage de la fédération allemande de la high-tech Bitkom, 38% des Allemands s’intéressent aux montres intelligentes et 16% sont sûrs de vouloir en porter une, soit plus de 11 millions d’acheteurs potentiels. Essentiellement des hommes et des moins de 30 ans.

Le cabinet Canalys, qui voit dans les montres «la plus importante catégorie de produits électroniques» depuis l’arrivée des tablettes en 2010, mise sur plus de 5 millions de ventes dans le monde en 2014, une fois que des mastodontes comme Microsoft, Google et Apple auront rejoint les Samsung, Sony ou Motorola déjà présents.

Pour séduire, Samsung joue la carte de la mode. La firme veut convaincre «ceux qui n’achètent pas des appareils seulement pour répondre à des besoins pratiques mais aussi pour avoir un style».

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[ AFP. ]

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