L’ONG Amnesty International pointe du doigt la production de cobalt en République Démocratique du Congo, qui exploiterait des enfants. Ces mines sont exploitées par des fournisseurs de Samsung, Sony et Apple.
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Le Congo est responsable de près de la moitié de la production mondiale de cobalt, un élément minéral indispensable à la construction des batteries Lithium, présentent dans la quasi-totalité des produits technologiques. Concrètement, les batteries des smartphones, des tablettes, des ordinateurs portables utilisent toutes du cobalt. Amnesty International a mené une enquête sur les ouvriers des mines en R.D.C., il s’est avéré que sur 87 mineurs, 17 sont des enfants.
«Des millions de personnes bénéficient des avantages des nouvelles technologies, sans se préoccuper de la manière dont elles sont fabriquées. Il est temps que les grandes marques assument leur part de responsabilité dans l’extraction des matières premières qui rendent leurs produits si lucratifs», explique Mark Dummett, spécialiste de la responsabilité des entreprises en matière de droits humains à Amnesty International.
Apple, de son côté, a indiqué mener régulièrement des audits chez ses fournisseurs et pratique une “politique zéro” dès qu’un enfant était repéré dans les exploitations minières. Ainsi, le fournisseur devra le renvoyer à la maison, en lui assurant le voyage et un salaire continu, financer ses études et lui proposer un travail décent une fois ses études terminées. Une mesure forte, mais qui semble être plutôt inefficace.
Amnesty a contacté 16 multinationales comme Lenovo, Microsoft et Volkswagen, inscrites sur la liste client des fabricants de batteries recensés comme se procurant du minerai transformé auprès de Huayou Cobalt, géant chinois de l’exploitation minière opérant en RDC. L’une d’entre elles a reconnu ce lien, tandis que quatre n’ont pas pu dire avec certitude si elles achètent du cobalt provenant de RDC ou fourni par Huayou Cobalt. Six ont affirmé qu’elles enquêtaient sur ces allégations. Cinq ont nié se procurer du cobalt auprès de Huayou Cobalt, alors qu’elles figurent sur les listes clients des fabricants de batteries, d’après l’AFP.
Certains enfants ont affirmé travailler jusqu’à 12 heures par jour dans les mines, transportant de lourdes charges, pour gagner entre un et deux dollars par jour. Selon l’Unicef, en 2014, environ 40.000 enfants travaillaient dans les mines dans le sud de la RDC, dont beaucoup dans des mines de cobalt. Entre septembre 2014 et décembre 2015, au moins 80 mineurs sont morts sous terre dans le sud de la RDC. Aucun chiffre précis n’est cependant connu actuellement: «de nombreux accidents ne sont pas signalés et les cadavres restent ensevelis sous les décombres», selon l’ONG.
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