Que devient Apple sans Steve Jobs ?

Le 5 octobre dernier, Steve Jobs, cofondateur de la marque à la pomme, s’éteignait des suites d’un cancer du pancréas. Les hommages laissèrent rapidement place aux questionnements et aux craintes. Le grand manitou qui a relevé Apple à partir de 1997, celui qui a inventé l’iPod, l’iPhone et l’iPad qui font actuellement le succès de la marque, n’est plus. Aujourd’hui, il est temps de poser un premier bilan sur « l’après Steve Jobs ».

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C’est Tim Cook qui fut désigné pour reprendre les rênes après la démission de Steve Jobs, en août 2011. Décision pour le moins logique. C’était déjà lui qui assumait l’intérim lorsque Jobs ne pouvait assurer la direction d’Apple pour des raisons de santé. L’homme, décrit comme bosseur, rigoureux et calme, a intégré les rangs d’Apple en 1998. Avant de reprendre le poste de CEO, il assurait la logistique de la marque dans le monde.

Mot d’ordre : « continuité »

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Tim Cook s’inscrit dans la continuité de la dynamique engagée par son prédécesseur. Il est bien loin le temps où Steve Jobs tenait pratiquement seul des conférences de bout en bout. Aujourd’hui, une keynote d’Apple, c’est la succession de différents acteurs de l’entreprise autour d’un Tim Cook maître de cérémonie. Ce modus operandi, c’est Jobs qui l’avait initié à la fin de son règne, afin de faciliter une passation de pouvoir inéluctable. Bien sûr, Tim Cook n’a pas la même aura que Jobs, mais il s’en sort bien face à la presse. Une recette invariable pour un succès assuré : de gros chiffres de vente, des démonstrations de produits et surtout, une assistance acquise à sa cause.

En ce début d’année, Apple a surtout fait parler d’elle à propos des conditions de travail sur les chaines de montage de ses sous-traitants chinois. La marque à la pomme a lancé mi février une enquête via la Fair Labor Association qu’elle a rejoint en ce début d’année. Les résultats des investigations ont montré, entre autres, des dépassements du temps de travail lors de piques de production et des problèmes d’infrastructure.

Entre transparence et secrets de fabrication.

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Dans une optique d’ouverture, une équipe de télévision américaine a pu tourner un reportage dans une usine de Foxconn. Certains diront que l’opération relève plus de la propagande qu’autre chose mais l’acte est très révélateur. Apple veut se donner une image d’entreprise soucieuse des travailleurs et elle met tout en oeuvre pour y arriver. Une orientation toute neuve orchestrée par Tim Cook qui déclarait le 13 février dernier à la conférence Goldman Sachs Technology and Internet que « aucune société dans notre industrie ne fait autant d’efforts qu’Apple pour améliorer les conditions de travail ».

Dans la même idée de transparence, Cook a orchestré de main de maître son voyage en Chine, la semaine dernière. De sa visite d’un Apple Store à celle de l’usine de Foxconn en passant par sa rencontre avec le maire de Pékin, la presse était là pour immortaliser un Tim Cook qui est plus que jamais aux commandes de son entreprise. Cette stratégie de surexposition peut paraître étrange pour une société qui a le culte du secret, comme Apple, et après un Steve Jobs qui se montrait beaucoup plus discret lors de ses déplacements.

Une cote au top et les premiers dividendes depuis ’95.

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Économiquement, Apple ne s’est jamais aussi bien portée. L’iPhone 4S a connu le meilleur lancement jamais réalisé par un téléphone pommé et le nouvel iPad suit la même voie. En bourse aussi, tous les signaux sont au vert. Une capitalisation boursière qui dépasse celle de Google et Microsoft réunis et une action qui va de record en record à plus de 600 $ ! Aujourd’hui, Apple vaut plus de 570 milliards de dollars.

Assis sur ses 97 milliards de dollars, Apple va verser ses premiers dividendes depuis plus de quinze ans. Cet acte fort posé par Cook n’aurait pas été envisagé par Jobs qu’on disait farouchement opposé à toute rétribution envers les actionnaires.

Un futur serein.

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Alors que la direction prise pour le marketing ne semble pas changer d’un iota, Cook imprime sa patte au sein d’Apple. Que ce soit le retour des dividendes ou les remises en question des conditions de travail en usine, toutes ces démarches engagées par Cook sont le signe d’un renouveau interne important.

Pendant ce temps, les analystes financiers sont confiants et parient sur une valeur d’action qui dépassera à court terme les 700 à 1000 $ selon les sources. Les fans des produits pommés, eux, sont toujours aussi nombreux à attendre devant les Apple Stores les innovations tout juste sorties des usines de Foxconn. Seul danger qui peut guetter Cook : le manque d’innovation. En effet, les produits commercialisés à l’heure actuelle sont le résultat des réflexions lancées par Jobs. Qu’en sera-t-il quand la cave à bonnes idées sera vide ? L’avenir nous le dira.

On en discute sur le forum.

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