L’appli de rencontre “Prince” débarque en Belgique (Interview)

La nouvelle application de rencontre “Prince”, lancée en Russie en juin dernier, arrive maintenant en Belgique. Interview du concepteur de l’application, Hakob Hakobyan.

Crédit photo: O.D.
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Imaginez une nouvelle manière de rencontrer des gens en ligne grâce à laquelle vous pourriez instantanément savoir ce que l’autre personne attend de vous. Une application où vous pourriez trouver la personne qui réalisera tous vos vœux. Voici comment les développeurs de la nouvelle application de rencontre “Prince” décrivent leur plate-forme. Lancée en Russie le 15 juin 2015, elle a déjà été téléchargée plus de 38 000 fois. Les développeurs ont désormais décidé de la rendre accessible en Belgique ainsi qu’en Roumanie pour évaluer sa compétitivité dans un marché international plus diversifié.

Un interface proche de Tinder, mais un concept différent

L’application est visuellement fort similaire au désormais célèbre Tinder, avec néanmoins un concept de base différent. Après s’être connectées grâce à un profil Facebook, les utilisatrices de l’application postent un souhait. Depuis le lancement de l’appli en Russie, les demandes ont inclus une sortie au cinéma, faire un voyage à l’étranger ou demander qu’on répare leur voiture. Elles peuvent dès lors attendre qu’un “prince” offre de réaliser leur souhait, ou rechercher parmi les offres d’autres “princes” de leur région. Les deux parties doivent confirmer leur intérêt pour l’autre pour qu’ils puissent entrer en contact via un chat. Ils ont alors 48 heures pour fixer un rendez-vous ou échanger leurs numéros, après quoi le chat disparaît automatiquement.

Accueil mitigé en Russie

“Prince” a reçu un accueil mitigé en Russie. Selon un commentaire de l’utilisatrice Aneta_ta, « C’est une application géniale, elle m’a aidée à trouver ma moitié ». Fin octobre la blogueuse Julia Vahonina du site Super.ru a testé l’application. Elle a fait le vœu de recevoir un bouquet de pivoines livrées à son bureau. Julia raconte que la plupart des hommes qui l’ont contactée ont demandé son numéro de téléphone ou ont fixé des conditions pour une rencontre – en insinuant parfois une fellation. Au final, cinq hommes ont proposé des fleurs mais ne les ont jamais envoyées, trois l’ont insultée, un lui a offert des chrysanthèmes, et un lui a envoyé les pivoines. Certaines personnes ont émis des critiques sur les réseaux sociaux qualifiant le concept de sexiste et présentant les femmes comme des biens à acheter. D’autres ont critiqué le fait que les femmes ne peuvent pas faire d’offres ni les hommes faire de vœux, ainsi que l’absence d’option pour les homosexuels.

Crédit photo: D.R.
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Hakob Hakobyan est le concepteur de “Prince” en partenariat avec le développeur Anton Timashev. Avant que l’application ne soit lancée en Belgique, nous avons parlé avec M. Hakobyan du concept de la plate-forme ainsi que de ses détracteurs :

Comment avez-vous eu l’idée de créer cette application ?

Je parlais avec Anton de ce que je n’aimais pas à propos des applications de rencontre comme Tinder. Il y a deux grands problèmes ; tout d’abord quel genre d’activité proposer à quelqu’un que vous ne connaissez pas ? Vous pouvez dire ‘allons dîner’, et la personne en face peut très bien vous répondre ‘désolé, je ne mange pas après six heures’, ce genre de chose. Ça tue la conversation. Deuxièmement, si vous en arrivez à ce stade, c’est que vous avez dû passer par vingt ou trente messages obligatoires du genre ‘Salut, ça va ? Qu’est-ce que tu fais dans la vie, quelles sont tes passions, d’où viens-tu…’ Ce sont des choses dont on peut très bien parler lors d’un premier rendez-vous ! À peu près un an plus tard Anton m’a appelé pour me dire qu’il avait créé l’application, et quinze jours plus tard elle sortait. Le concept c’est de donner un point de départ à une conversation et d’amener les gens qui ont les mêmes centres d’intérêt à se rencontrer lors d’un rendez-vous.

Que pensez-vous des critiques qui disent que « Prince » est sexiste et homophobe ?

Tout d’abord les hommes peuvent poster des offres sur le site auxquelles les femmes ont accès. Les femmes ne postent pas simplement un vœu et attendant que quelqu’un y réponde, et l’homme n’est jamais obligé de réaliser le vœu, c’est simplement une manière d’engager la conversation. Mais, oui, je peux imaginer comment ce système de femmes demandant des choses et d’hommes réalisant ces souhaits peut paraître sexiste. Pourtant je le vois sous un angle réaliste. C’est peut-être un point de vue dépassé mais je pense que les femmes recherchent un homme attentionné qui fera spécifiquement ce qu’elle désire pendant un rendez-vous. Tout notre concept est basé sur ce thème du conte de fées où des princes vaillants réalisent les vœux de magnifiques princesses. C’est en soi un principe un peu vieux jeu, mais cela ne veut pas dire qu’il soit complètement hors de propos dans notre société. C’est exactement la raison pour laquelle il n’y a pas d’option pour les couples de même sexe, nous ne voulions pas imposer ces stéréotypes à la communauté gay. Nous avons donc décidé de développer une application séparée appelée “Genie”, qui sortira en mars. Le principe général de l’application restera le même, mais le thème sera plus gay friendly.

Quelle est votre réaction face à la critique et l’insatisfaction de la blogueuse Julia Vahonina par rapport à “Prince” ?

Hé bien je pense qu’elle a mal utilisé l’application… Comme je l’ai dit, l’idée n’est pas que la femme reste à la maison pendant que l’homme lui envoie les choses qu’elle demande. L’application est faite pour que les gens se rencontrent et sortent ensemble et pas pour demander qu’on vous envoie des fleurs au travail ! Il est évident que si elle a simplement attendu que des hommes lui achètent des choses alors qu’elle avait refusé de les rencontrer, elle finirait par recevoir le genre de réaction qu’elle a obtenu… C’est normal.

Quelle est la prochaine étape pour “Prince” ?
La sortie mondiale de “Prince” et “Genie” est prévue pour mars 2016. Jusqu’ici l’application est uniquement disponible sur iOS, mais la version Android devrait sortir en mars prochain.

Oleg Davydov (St.), Jellissa Nawasadio.

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