Les smartphones, tablettes et montres intelligentes se connecteront demain aux réseaux mobiles via une puce greffée dans leurs entrailles. C’est le principe de l’eSim qui condamne à terme la bonne vieille carte Sim.
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C’est une première qui, dans le futur, aura un impact sur notre usage des télécoms: au Mobile World Congress, à Barcelone, Samsung a présenté la première montre connectée autonome. La Gear S2 Classic dispose de sa propre connexion au réseau cellulaire. Mais – et c’est là que réside la nouveauté – elle ne dispose pas à cet effet d’une carte Sim et d’un petit logement ad hoc comme dans les téléphones portables. Miniaturisation oblige, cette smartwatch intègre une «eSim» ou «carte Sim virtuelle». Il s’agit d’une puce, greffée directement sur la carte mère du dispositif.
Dans un avenir plus ou moins proche, la technique de l’eSim fera florès dans nos smartphones, tablettes et autres appareils connectés. En effet, les constructeurs cherchent sans cesse à miniaturiser l’électronique de leurs terminaux pour proposer des modèles toujours plus fins et plus légers. Se passer du petit tiroir et de la carte Sim est une aubaine à cet égard.
Apple et Samsung, les pionniers
Apple et d’autres fabricants d’électroniques grand public avaient déjà entamé ce mouvement en réduisant la taille de la carte Sim. Ainsi étaient nées la micro Sim, puis la nano Sim, inaugurée par l’iPhone 5. La Pomme et Samsung, l’autre géant du secteur, ont poussé la réflexion plus loin en planchant sur l’eSim, laquelle fait l’objet d’une réflexion de la GSMA, association qui représente 850 opérateurs de téléphonie mobile dans le monde. Il s’agit de déboucher sur un standard universel avant de passer à une intégration de masse.
Des atouts pour le consommateur
«C’est une évolution logique au profit des consommateurs, réagit François Bailly, porte-parole de Base. L’eSim peut faciliter, d’une part, la portabilité du numéro d’appel d’un opérateur à l’autre et, d’autre part, la distribution: le client ne devra plus se rendre dans une boutique pour se fournir une carte Sim.» Le nouveau système prévoit en effet que le client s’abonne en quelques clics sur le site web de l’opérateur et active sa connexion en scannant un QR code. Très simple en effet.
«Par ailleurs, cela dopera le multi Sim, prédit François Bailly. Les consommateurs pourront souscrire à plusieurs forfaits et donc profiter des meilleurs tarifs selon leur usage, tout en gardant le même terminal.» Ceci intéressera les voyageurs, ainsi que les personnes ayant de la famille à l’étranger.
Wearables et smartphones haut de gamme d’abord
Reste que les opérateurs pourraient craindre de perdre la clé d’accès au réseau que constitue la carte Sim, ainsi que leur contact physique avec leur clientèle.«Cette perspective ne nous inquiète en rien. L’eSim est un mouvement de fond que nous observons et que nous allons suivre, déclare Vincent Vanderstraeten, responsable des appareils et des cartes mobiles chez Proximus. Nous nous attendons à la voir débarquer d’abord dans les petits objets connectés (les wearables) puis dans des smartphones haut de gamme.»
Même son de cloche chez Mobistar. «Nous pensons que les appareils vont continuer à apparaître en ce début d’année, déclare Jean-Pascal Bouillon, porte-parole de l’opérateur. Nous étudions cette technologie de près mais devons être certains que les spécifications techniques soient d’abord finalisées. Nous pensons que pour les consommateurs, cela se fera en deux temps: d’abord pour les wearables et ensuite dans les smartphones. En ce qui concerne les clients Mobistar, il est trop tôt pour parler de délais.»
Pas de césure franche
Toute la question, c’est effectivement de savoir quand l’eSim deviendra une réalité dans notre quotidien. Les opérateurs s’abstiennent de toute prédiction. «Cela pourrait aller vite mais ce n’est ni pour demain, ni pour tout le monde,» se contente de commenter Base rappelant que les terminaux 4G sont commercialisés depuis fin 2010 et ne représentent aujourd’hui que moins de la moitié des équipements des clients de l’opérateur. Il n’est pas donc déraisonnable de penser que la transition s’opérera dans les cinq à dix années à venir. En effet, cette évolution vers la Sim virtuelle sera lente et délicate, puisque l’ancien et le nouveau système devront coexister, le temps que l’ensemble des d’appareils dotés d’une carte Sim physique soit remplacé par des terminaux avec eSim. «Ce ne sera pas une césure franche,» comme l’indique déjà Proximus.
Julien Bosseler
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