Le géant technologique Apple, pointé du doigt pour des pratiques anticoncurrentielles, a dévoilé jeudi des ajustements aux règles de son App Store dans l’Union européenne, dans le but de se plier aux exigences de la Commission européenne et d’échapper à d’éventuelles sanctions financières supplémentaires.
Fin avril, Bruxelles avait imposé une amende de 500 millions d’euros à l’entreprise américaine pour des clauses jugées abusives dans son magasin d’applications, au détriment des développeurs et des utilisateurs. Cette pénalité, accompagnée d’une autre de 200 millions d’euros infligée à Meta, marquait la première application du règlement européen sur les marchés numériques (DMA), en vigueur depuis l’année dernière pour freiner les abus de position dominante des géants du numérique. Apple disposait de 60 jours, jusqu’à jeudi, pour se mettre en conformité, sous peine d’astreintes pouvant atteindre 50 millions d’euros par jour, selon ses propres estimations.
La Commission reproche à la firme de Cupertino, connue pour ses iPhone et iPad, de limiter la capacité des développeurs d’applications, comme Spotify ou Netflix, à interagir directement avec leurs utilisateurs pour proposer des tarifs plus avantageux via d’autres plateformes. En réponse, Apple a annoncé jeudi soir autoriser ces développeurs à intégrer des options de paiement directement dans leurs applications, affirmant que ces changements devraient satisfaire les attentes de l’UE tout en respectant ses règles.
Cependant, la société californienne a réaffirmé son désaccord avec Bruxelles et son intention de contester judiciairement les obligations imposées. « La Commission européenne nous demande d’apporter des modifications supplémentaires à l’App Store, une décision avec laquelle nous ne sommes pas en phase, et nous prévoyons de faire appel », a déclaré Apple, qui a jusqu’au 7 juillet pour saisir le Tribunal de l’UE.
Interrogée par l’AFP, la Commission a indiqué qu’elle prendrait le temps d’examiner les nouvelles mesures. « Nous prenons note des annonces d’Apple et évaluerons ces nouvelles conditions commerciales pour vérifier leur conformité avec le DMA », a déclaré Thomas Regnier, porte-parole de l’exécutif européen. Il a souligné l’importance de consulter les entreprises concernées et autres parties prenantes avant de déterminer les prochaines étapes.
Les tensions entre Apple et Bruxelles perdurent depuis des années. Jusqu’à présent, la Commission a jugé insuffisantes toutes les tentatives de mise en conformité de la part du groupe américain. Ce dernier, qui a bâti son succès sur un écosystème fermé, justifie son contrôle strict par des préoccupations de sécurité et une meilleure expérience utilisateur, une approche qui s’oppose directement aux principes de concurrence européens.
avec AFP
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