Le célèbre jeu mobile a déjà rapporté plus de deux milliards d’euros à l’éditeur King Digital. Ce dernier espère séduire autant avec sa déclinaison et pérenniser ainsi cet immense succès.
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S’il ne risque pas de faire monter votre taux de glycémie, le jeu mobile Candy Crush Saga peut vous empêcher de dormir ou vous faire rater votre arrêt de tram. Des centaines de millions de joueurs invétérés à travers le monde sont là pour en témoigner : assembler des bonbons de même couleur pour les faire disparaître et ainsi de suite, plus de 700 niveaux durant, c’est addictif !
Bonne nouvelle pour les fans de sucreries numériques, son éditeur, le britannique King Digital a lancé « le petit frère » du déjà mythique jeu. Même principe, même univers, mais cette fois-ci arrosé de…sodas. Il faut dire que l’éditeur de jeu mobile a plutôt intérêt à pérenniser son « grand succès ». Parti de rien en 2012 – Candy Crush a été développé pour 11 000 euros par une dizaine de personnes -, King Digital a été introduit sur la place boursière new-yorkaise en mars dernier et c’est déjà pris quelques raclées par le marché. Le titre cotait mercredi à 13.77 dollars (11,03 euros), une baisse 40 % depuis la pourtant récente introduction en Bourse (IPO).
En cause notamment : le manque de diversification de la société, avec un portefeuille de jeux en croissance mais aux succès disparates. « Lors de l’IPO, Candy Crush pesait pour 90 % des revenus de King, un an plus tard toujours 85 %, c’est énorme », explique Charles Louis Planade, responsable de la recherche chez Midcap Partners. Le titre a bénéficié d’un « bonus temps » jeudi dernier à Wall Street après la publication de résultats pour le troisième trimestre relativement meilleurs qu’attendu. « King a réduit sa dépendance à Candy Crush à 49 % de ses revenus ; plusieurs de ses nouveaux jeux mobiles font désormais partis de top 10 sur l’App Store et Google Play », précise l’analyste. Alors pourquoi ne pas centrer les efforts sur les nouveaux hits et lancer une nouvelle aventure à Candyville justement maintenant ?
Une réaction tout à fait logique pour Charles Louis Planade : « Candy Crush est une réussite exceptionnelle ! C’est l’un des jeux les plus joués au monde, il a rapporté 2 milliards d’euros et continue à séduire deux ans après son lancement. King veut tout faire pour compenser la lassitude qui s’installe. »
Un secteur incertain
Candy Crush est viable financièrement grâce à son modèle « freemium »Le jeu est gratuit mais ceux qui veulent un peu plus de « bonbons rayés, emballés ou multicolores » doivent dégainer leur carte de crédit afin d’accéder plus facilement aux niveaux supérieurs et à certaines options.
« Le modèle freemium est aujourd’hui quasi indispensable à la survie d’un jeu mobile », constate l’analyste,« et les jeux développés par King, même si extrêmement simples, ont un pouvoir d’addiction très impressionnant. » Peu de gens sont encore disposés à payer pour acheter un jeu vidéo sur mobile ou un autre support, préférant d’abord le tester longuement et y dépenser éventuellement de l’argent ensuite. « Sur ces trois derniers mois, pour tous les jeux mis en ligne par King, 3 % des utilisateurs ont payé environ 17 euros par mois.», précise Charles Louis Planade.
Les réservations brutes de King (ce que rapporte le « freemium ») ont exactement baissé de 16 % à 436 millions d’euros ce dernier trimestre mais Candy Crush et, très certainement, son petit frère feront encore bien des victimes, le « killer » aux bonbons n’ayant pas dit son dernier mot. Reste à savoir pour combien de temps. « Si la société est si mal valorisée en Bourse, à un peu moins de 3.5 milliards d’euros, c’est parce que le marché n’est pas persuadé de sa viabilité à long terme. Il n’y a aucun signe de franc déclin mais tout le secteur risque de se prendre l’année prochaine une sérieuse correction », conclut l’analyste.
Téléchargez Candy Crush Soda Saga sur l’App Store ou le Google Play.
Amandine Cloot
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