Les fabricants de smartphones sont de plus en plus nombreux à vouloir séduire les clients des pays émergents. Apple, lui, reste focalisé sur le haut de gamme.
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À l’heure où les ventes de smartphones perdent de la vigueur dans les pays développés, leurs fabricants multiplient les lancements pour séduire les clients des pays émergents, nouvel Eldorado où l’accès à internet reste pourtant limité.
Les achats de smartphones ont augmenté de 23% en 2014 à travers le monde, à un rythme plus ou moins soutenu selon les régions, pour atteindre 1,3 milliard d’unités, indique l’institut allemand GfK dans une étude.
Sur le ce total, l’Amérique latine, les pays asiatiques émergents, le Moyen Orient, l’Afrique, surtout en ville, et la Chine ont représenté 64% des ventes.
Si les consommateurs japonais, sud-coréens, d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord ont montré moins d’appétit pour ces produits, leur usage a explosé dans ces régions, ainsi qu’en Europe centrale et de l’Est.
Les groupes de télécoms, réunis depuis lundi à Barcelone pour la grand messe du secteur, le Congrès mondial de la téléphonie mobile, ont multiplié les offres destinées à ces nouveaux clients.
Le géant américain de l’internet Google commercialise en Inde un téléphone portable à 105 dollars, Microsoft propose un modèle à 29 dollars et la fondation Mozilla (moteur de recherche Firefox) un à 25 dollars.
Même Samsung, numéro un mondial des smartphones en termes de part de marché, s’y est mis en Inde, alors que le numéro deux, l’Américain Apple, reste focalisé sur le haut de gamme.
La tendance devrait se poursuivre. Selon le cabinet Gartner, d’ici 2020, 75% des smartphones coûteront moins de 100 dollars.
«Vous avez aujourd’hui des bons smartphones d’entrée de gamme à 20 dollars» et jusqu’à 60 dollars destinés au marché grand public asiatique, indique à l’AFP Sigve Brekke, directeur en Asie du groupe norvégien de télécommunications Telenor, présent dans six pays sur ce continent.
Il table sur une poursuite de la baisse des prix et parie même sur des modèles compatibles avec la 4G autour de 45 dollars d’ici la fin de l’année.
Un réseau limité à la 2G
Cela est rendu possible par la montée en puissance de nouveaux acteurs, comme le Chinois Xiaomi. Fondé en 2010, ce fabricant de smartphones à bas coûts a pris la tête de son marché national en 2014, devant Samsung.
Si le prix est un facteur important dans les pays émergents, il n’est pas le seul. «Le smartphone est souvent l’unique moyen d’avoir internet», les gens n’ayant pas d’ordinateur chez eux, et leur moyen principal de communiquer, explique Annette Zimmermann, spécialiste du secteur des télécoms chez Gartner, basée en Allemagne.
Les clients attendent au minimum que les téléphones soient équipés des applications les plus courantes (whatsapp, facebook, wechat, etc.), de la radio, d’une lampe torche, qu’ils puissent envoyer des SMS et avoir une batterie fiable, énumère-t-elle.
Un autre service très prisé en Asie est Youtube, ajoute Sigve Brekke.
Les consommateurs veulent un téléphone doté de deux, voire trois cartes SIM, pour pouvoir passer par les réseaux de différents opérateurs en payant le moins cher possible ou encore parce que les téléphones portables sont utilisés par plusieurs personnes.
L’essor des smartphones reste pourtant limité par la capacité du réseau. De nombreuses zones dans les pays émergents, surtout à la campagne, ne sont couvertes que par la 2G, permettant au mieux d’envoyer des courriels ou d’utiliser des versions allégées d’applications, contrairement à la 3G.
Les géants de l’internet réfléchissent à présent aux moyens de changer cette donne. Google envisage de déployer une flotte de ballons stratosphériques ou d’utiliser des drones pour fournir un accès à internet aux zones de la planète non desservies par les moyens existants (connexions filaires, optique, satellites…)
Un consortium d’entreprises françaises travaille de son côté sur la mise au point d’une couverture radio à bas coûts.
«Il faut aussi que le coût des télécommunications baisse», alors qu’elles sont encore très taxées dans certains pays, ce qui donnerait un coup de pouce aux smartphones, estime Anne Bouverot, directrice de l’association GSMA regroupant plus de 800 opérateurs.
Avec AFP.
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