Le Digital Markets Act a désigné une liste de « gatekeepers ». Ceux-ci devront ouvrir les portes à la concurrence…
« Gatekeeper » signifie littéralement « gardien de la porte ». Mais en anglais, c’est surtout une manière métaphorique de désigner toute personne ou institution qui, d’une manière ou d’une autre, gère l’accès à quelque chose, décidant de qui en est digne ou non. Et cela s’applique tout naturellement aussi au monde numérique.
Ainsi, selon le Digital Markets Act de l’Union Européenne, les Gatekeepers sont des entreprises ou services qui contrôlent l’accès à l’information. Pour déterminer ce qui doit, ou non, être considéré comme un Gatekeeper, le Digital Markets Act dispose ainsi de plusieurs critères : un chiffre d’affaires qui dépasse les 7,5 milliards d’euros sur le territoire de l’Espace Économique Européen (à savoir l’Union Européenne, mais également la Norvège et l’Islande) et une capitalisation boursière d’au moins 75 milliards d’euros.
Pour les Gatekeepers, les règles sont assez simples : il faut ouvrir les portes à la concurrence. En d’autres termes : interdiction de favoriser ses propres produits, de combiner des données personnelles entre différents services afin de se donner un avantage, ou encore obligation de permettre à des applications tierces d’être téléchargées, ou utilisées.
Des termes qui devraient affecter plusieurs services de manières différentes. Et les produits Apple seront probablement ceux qui devraient connaître le plus de bouleversements à cause de cette nouvelle réglementation. En effet, les services de la marque à la pomme ont toujours été plutôt perméables aux services concurrents. On parle bien, après tout, d’un « écosystème Apple ».
Or justement, il semblerait bien que l’écosystème en question doive s’accommoder d’espèces invasives. En effet, trois services spécifiques viennent d’être désignés comme Gatekeeper parmi tout ceux offert par Apple. Et pas des moindres, puisqu’il s’agit de l’App Store, de Safari et de l’iOS dans son ensemble ; iMessage échappe pour l’instant à cette classification.
Il faut s’attendre à voir débarquer sur iPhone des magasins d’applications concurrents, une pratique à laquelle Apple s’était toujours opposée, privilégiant exclusivement l’App Store. Peut-être verra-t-on ainsi le Google Play Store d’Android ouvrir sur les produits à la pomme ?
Il faut dire que les sanctions ne sont pas minces en cas d’infraction : 10% du chiffre d’affaires en cas de non-respect des règles, 20% en cas de récidive. De quoi faire hésiter.
Il n’empêche qu’Apple a marqué son mécontentement. Dans un communiqué fait à Bloomberg, elle affirme s’inquiéter du risque que ces nouvelles réglementations feraient peser sur la sécurité des données des utilisateurs.
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