Dans un billet publié sur le blog d’AppGratis, le CEO de l’entreprise Simon Dawlat exprime sa stupéfaction face au retrait de l’application de l’App Store. Il déplore également le dialogue rompu avec Apple.
Simon Dawlat, CEO d'AppGratis © The Verge
Simon Dawlat, CEO d’AppGratis, a fini par sortir de sa réserve face au retrait de l’application éponyme de l’App Store. Dans un long billet publié sur le blog consacré à son application, il exprime sa stupéfaction face à la situation, et son inquiétude pour ses 45 salariés, ses utilisateurs et ses investisseurs.
Pour rappel, l’application AppGratis a été retirée récemment de l’App Store. Selon le blog AllThingD, Apple reproche à ce service de faire de la promotion pour d’autres applications de l’App Store de manière payante, en plus d’utiliser le service de notifications push de manière abusive, ce qui est contraire à deux clauses du règlement de l’App Store.
Une situation fâcheuse et très inquiétante pour le CEO d’AppGratis. Le retrait de l’application de l’App Store met en effet le “business model” de l’entreprise en péril, bien que d’autres alternatives restent possibles, mais avec un impact nettement moins important qu’une application iPhone.
“Dire que AppGratis est mort et enterré est très exagéré”, indique-t-il. Et de poursuivre : “En tant que patron d’une entreprise employant 45 personnes, il est évident que je n’ai jamais eu l’intention de contourner les règles d’Apple, risquant de fait le travail de beaucoup de personnes et l’avenir de mon entreprise que j’ai mis quatre ans à bâtir”.
En fait, Simon Dawlat reconnaît tout de même une erreur, celle d’avoir lancer AppGratis dans d’autres pays, et il semblerait que cela soit cette raison qui a mis le feu aux poudres chez Apple.
“Fin 2011, nous avons fait une grosse erreur. Au moment de lancer AppGratis dans de nouveaux pays, nous avons décidé d’utiliser une application spécifique pour chaque pays ciblé. Cela semblait être la solution la plus efficace afin de devenir global rapidement. Très vite, nous nous sommes retrouvés avec plus de 20 applications et nous nous sommes vite heurtés à la guideline 2.20 d’Apple.”
Concrètement, cette clause 2.20 indique que les développeurs “spammant” l’App Store avec différentes versions de la même application seraient bannis de l’iOS Developer Program, le programme permettant à un éditeur ou à un développer de publier son application sur la plateforme d’Apple.
Mais AppGratis s’est vu également reprocher une quatrième clause, celle visant à éliminer les applications sans utilité réelle, “Parallèlement, il nous a aussi été reproché de violer la guideline 2.12 qui dit : Les Apps sans utilité réelle ou qui ne procurent pas un divertissement durable peuvent être rejetées.”, poursuit-il.
Pourtant, le CEO explique avoir été contacté dans un premier temps par son contact habituel chez Apple App Review qui lui “a pris énormément de temps pour nous expliquer les nouvelles règles, nous conseiller sur les changements à effectuer, et pour écouter nos arguments”. Profitant de l’ouverture de dialogue, AppGratis a tenté de démontrer que son application respectait les règles, “Nous avons démontré qu’AppGratis n’ai rien en commun avec l’AppStore, et cela a été validé par Apple. Nous avons démontré que notre produit est innovant et nous avons réuni toutes nos apps localisées en une. Tout a été validé par Apple”, souligne-t-il.
La version iPad d'AppGratis validée le 4 avril 2013, juste avant d'être éjectée également de l'App Store © DR
D’autant plus qu’AppGratis a pu passer entre les mailles du filet fin novembre et plus récemment encore avec une version optimisée pour l’iPad, “La version 3 de l’application a donc été validée par Apple en novembre 2012 et la version pour iPad a été validée il y a moins d’une semaine, oui, la semaine dernière !”, déplore-t-il.
C’est à cet instant précis que le dialogue s’est “envenimé” avec Apple, surtout lorsqu’un autre employé de la firme américaine a contacté AppGratis pour l’avertir de la suppression de l’application en raison de la violation des 4 clauses et qu’il n’y avait donc plus rien à faire, du moins en l’état actuelle de la situation.
“Au début, j’ai pensé que nous avions été victimes d’un malentendu, d’un simple problème de communication interne, et non d’un invraisemblable bannissement des apps tierces. Nous avons vérifié chez nos concurrents : toutes leurs apps étaient disponibles au téléchargement. Nous avions le feu vert d’Apple depuis des mois. Comment ne pas juger improbable qu’une société aussi importante qu’Apple change d’avis du jour au lendemain, dans ce qui ressemble, avec le recul, à un drôle de caprice ?”, s’interroge-t-il.
Se retrouvant face à un mur, Simon Dawlat explique avoir tenté le tout pour tout et surtout d’obtenir des explications supplémentaires mais la communication semble interrompue avec Apple.
“Quand j’ai évoqué le risque pour mes 45 salariés, cela n’a pas semblé le toucher. Il n’a pas nous plus expliqué pourquoi Apple avait changer d’avis aussi rapidement”, lance Simon Dawlat.
En attendant, le CEO d’AppGratis promet de ne pas en rester là et indique que le service continue malgré tout à fonctionner. Du moins, par d’autres canaux que celui de l’App Store : par le site Internet et la newsletter d’AppGratis, “Nous continuerons à fournir notre service, chaque jour, à nos membres. Nous sommes convaincus qu’Apple a pris une décision négative pour leur propre écosystème”, poursuit-il.
Simon Dawlat demande qu’Apple revienne vers lui pour rétablir la communication et surtout de tenter de trouver une issue à ce problème de taille. Un problème qui pourrait finalement découler sur l’avenir des salariés d’AppGratis et également sur les investisseurs qui ont investi dans la société à hauteur de 10 millions d’euros.
Le début de la chasse aux applications de ce type
En attendant, le site AllThingsD a rapporté ce mercredi que le retrait d’AppGratis ne constituait qu’un premier pas dans le retrait de ce type d’applications sur l’App Store. Une source interne à l’entreprise aurait confié au blog high tech du Wall Street Journal qu’Apple “n’apprécie pas ce système dans lequel les développeurs arrivent dans le haut du classement de l’App Store sans mérite, juste à cause d’une mise en avant à l’aide d’une gratuité”. Pour Apple, le meilleur moyen serait donc de faire le grand nettoyage de ces applications sur sa boutique en ligne. Un nettoyage qui semble avoir commencé en décembre avec l’application AppShopper et qui se poursuit donc aujourd’hui avec le retrait d’AppGratis. Nul doute que les détenteurs de ce type d’applications toujours présentes sur l’App Store ont donc de quoi s’inquiéter…
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