Depuis quelques jours maintenant, un scandale fait trembler l’Amérique. Apple et cinq éditeurs sont soupçonnés d’entente sur le prix des eBooks. La Justice américaine s’est saisie de l’affaire et l’a portée devant les tribunaux tandis que la Justice australienne commence une enquête. Amazon, de son côté, réclame la fin des accords entre les différents éditeurs afin de pouvoir faire descendre les prix. Le bras de fer entre Apple et Amazon risque de faire trembler le monde digital.

D’un côté, la Justice américaine, qui agit dans l’intérêt du marché et suit la demande d’Amazon. De l’autre, Apple et cinq éditeurs, soupçonnés d’entente sur le prix des eBooks. Si la justice parvient à prouver qu’il y a bien eu entente sur les prix, l’affaire des eBooks pourrait être l’un des plus gros scandales de l’année 2012.
Il y a quelques années seulement, Amazon lançait Kindle et fédérait avec lui de nombreux éditeurs désireux de voir leurs ventes augmenter. La baisse des prix ne profitait bien sûr pas à tous et en ce compris Steve Jobs et Apple, qui souhaitaient imposer une tarification unique. D’après les accusations, Steve Jobs aurait incité certains éditeurs à opter pour des tarifs allant entre 12,99$ et 14,99$. L’intérêt? Davantage d’argent pour Apple, et, en créant une forme de monopole sur les prix, davantage d’argent aussi pour les éditeurs. Sur le banc des accusés : Harper Collins, Simon & Schuster, Hachette, Penguin et MacMillan. Les trois premiers auraient apparemment accepté les conditions imposées par la Justice américaine et seraient sur le point d’offrir 51 millions de dollars de bons d’achats aux acheteurs lésés, reconnaissant à demi-mots l’erreur. Ce qui laisse donc Apple, Penguin et MacMillan seuls face à la justice, qui a décidé de les poursuivre devant les tribunaux.
Un duel entre Amazon et Apple
Le réel bras de fer se joue en fait entre deux géants : Amazon et Apple. Le premier soutient le modèle compétitif de base, avec des promotions massives qui permettent aux consommateurs d’acheter des eBooks à tout petit prix. Lors du lancement de Kindle, Amazon était en position quasi-monopolistique. Apple, de son côté, a soutenu ce qu’on appelle le modèle des agences. Concrètement, ce sont les agences qui fixent les prix et non pas la plate-forme (en l’occurence, Kindle et iBooks). L’ennui pour Apple, c’est que les tarifs “proposés” aux éditeurs sont considérés comme une entente sur les prix par Amazon, qui a déposé l’affaire devant les tribunaux. Dans un cas comme dans l’autre, le format de tarification porte préjudice à l’une des deux parties, d’un côté avec Apple qui est accusé d’augmenter les tarifs et qui noie ainsi les arguments d’Amazon, et de l’autre avec Amazon qui est accusé de trop diminuer les prix et de créer une position de monopole.
C’est d’ailleurs pour cette raison que MacMillan a refusé les termes de l’accord proposé par la Justice. L’éditeur souhaite éviter le retour à une situation de monopole qui ferait forcément baisser ses intérêts dans l’affaire. L’ennui pour Apple et ses compagnons d’infortune, c’est que la Justice risque bien de trancher en faveur de l’opposition puisque sa cause est plus noble (du point de vue du consommateur) et surtout puisque l’entente semble bel et bien réelle et est proscrite dans la majorité des pays.
A l’heure actuelle, le scandale sur le prix des eBooks semble être sur le point d’éclater et pourrait bien faire beaucoup de bruit aux Etats-Unis, poussant par ailleurs la justice à supporter l’un ou l’autre modèle de tarification aux détriments d’Amazon ou d’Apple. Les ennuis risquent de ne pas s’arrêter là pour Apple, qui risque également d’être confronté à la justice en Australie. Reste à présent à voir si les craintes sont fondées et surtout si ce scandale aura un impact positif sur le prix final pour les consommateurs.
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